À l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, nous avons rencontré l’un de nos clients pour échanger sur leur perspective de cette journée et sur ce que le secteur philanthropique canadien peut faire pour soutenir les groupes autochtones, non seulement ce jour-là, mais tout au long de l’année.
Présentation de Torsten Diesel
Torsten Diesel est directeur des projets chez Inuit Heritage Trust à Iqaluit.
Torsten s’est joint à nous pour discuter de l’importance de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, du travail de son organisme au Nunavut, ainsi que des actions que la communauté philanthropique canadienne peut entreprendre pour soutenir nos frères et sœurs autochtones.
Global : Qu’est-ce que l’Inuit Heritage Trust ?
Torsten : L’Inuit Heritage Trust est un organisme de revendications territoriales au Nunavut. Nos revendications territoriales ont été officialisées en 1999 et, en vertu de l’accord du Nunavut, les Inuits bénéficient de droits particuliers au Nunavut.
Ces droits sont protégés et préservés par différents organismes inuites – IHT en fait partie. Nous avons pour mandat de collecter et préserver les noms de lieux inuits. Nous sommes copropriétaires de la collection archéologique du Nunavut. Nous sommes les gardiens du patrimoine matériel des Inuits au Nunavut. Nous participons également au processus de délivrance de permis et de réglementation pour l’accès aux sites archéologiques. Nous élargissons notre mandat à la muséologie et à l’engagement avec le patrimoine matériel pour nous assurer que les Inuits aient l’occasion de se reconnecter avec leur culture et leurs biens, renforçant ainsi leur identité.
Global : Que représente la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation pour vous ?
Torsten : Cette journée est un rappel important du passé colonial du Canada, mais aussi de sa réalité actuelle. Ce n’est pas seulement une histoire ancienne – c’est une réalité encore présente aujourd’hui.
Il est essentiel que ceux qui ne sont pas directement impliqués avec les groupes autochtones se souviennent que, lorsqu’on vit dans un contexte autochtone, la réalité postcoloniale est omniprésente. Elle crée encore un énorme déséquilibre pour les peuples autochtones à travers notre pays. C’est la véritable force de cette journée : rappeler à tous les Canadiens que nous ne parlons pas seulement d’un passé lointain, mais d’un problème actuel. Il ne s’agit pas seulement de reconnaître ce déséquilibre, mais de le surmonter entre les groupes autochtones et non autochtones au Canada.
Global : Que peuvent faire les organismes à but non lucratif au Canada pour soutenir les peuples et organismes autochtones ?
Torsten : L’engagement avec les peuples autochtones commence par la reconnaissance des différences, n’est-ce pas ? Nous partageons tous des valeurs fondamentales, sinon nous ne devrions pas vivre ensemble dans un même pays. Avoir une base commune ne signifie pas être identique en toutes circonstances.
Cela signifie aussi que nous sommes, à bien des égards, très différents. Ces différences façonnent notre identité. Il est important de comprendre que notre approche vient d’une socialisation intrinsèque. La personne en face de vous peut avoir une manière très différente de communiquer. Prenez du recul. Soyez présent pour écouter et observer. Soyez sensible à leur perception de ce que vous dites. Créez un espace sécuritaire où les peuples autochtones peuvent exprimer leurs besoins et préoccupations, et expérimenter différentes solutions.
Ce seraient les principes directeurs pour que les organismes à but non lucratif du secteur philanthropique réorientent et adaptent leurs actions pour soutenir les peuples autochtones.
En savoir plus sur le travail de l’IHT ici.